- CHIRAZ
- CHIRAZCHIR ZChef-lieu de la province iranienne du F rs, Ch 稜r z est une vaste oasis urbaine située dans un bassin fertile, îlot de résistance sédentaire dans une région de forte nomadisation. Après avoir vu tout d’abord son rôle diminué par l’orientation de la vie économique vers le Kh zist n et l’axe Téhéran-Abad n, cette cité au passé prestigieux a profité du développement de manière moins désordonnée que d’autres grandes métropoles iraniennes. Sa latitude et son altitude (1 500 m) lui valent un climat tempéré qui favorise l’élevage, l’agriculture et surtout la culture des vignes à vin dont la production était largement exportée vers l’Inde aux XVIIe et XVIIIe siècles. Bien que de fondation ancienne, Ch 稜r z fut éclipsée par les grandes capitales du nord du F rs et l’on a souvent douté à tort de son existence à l’époque préislamique. Ville de garnison arabe au milieu du VIIe siècle, elle supplanta progressivement l’ancienne Istakhr et fut favorisée par les プaff rides et les Bouyides (IXe-XIe s.). Elle rivalisa avec Bagdad sous le prince bouyide Azod od-Dawla (949-983) qui lui donna sa forme définitive et la dota notamment d’un palais, d’une bibliothèque et d’un pont-barrage. Des princes locaux (atabegs Salghurides, XIIe-XIIIe s.; Indj ’ides et Muzaff rides, XIVe s.), qui patronnèrent les poètes shír zi Sa‘di et H fez, lui permirent de prospérer ou tout au moins d’échapper à la tourmente mongole et timouride. Favorisée par les プafavides, embellie sous Sh h Abb s le Grand, elle souffrit cependant d’inondations et d’épidémies au XVIIe siècle; à peine relevée, elle fut mise à sac par N der sh h (1744). Elle connut son plus grand moment de splendeur sous la dynastie Zand (1750-1794), le «régent» Kar 稜m kh n l’ayant promue au rang de capitale de la Perse en 1750 et remodelée de façon monumentale. Délaissée par les Qadjar au profit de Téhéran, elle subit une régression au début du XIXe siècle (remparts démantelés, séismes, inondations). Bien qu’amoindri par le développement de la route de Tabriz, son rôle de ville étape entre Bushir et le plateau iranien persista néanmoins durant tout le XIXe siècle et ne fut relégué au second plan qu’à l’époque moderne avec la construction du Transiranien.Son rayonnement culturel fut considérable, tant par ses poètes (Sa‘di, H fez), ses philosophes soufis (Ruzebehan Baql 稜, mort en 1209; Moll Sadr , mort en 1690), ses artistes (miniaturistes, architectes), que par son artisanat (métal, tissus et surtout tapis, marqueterie). Le rôle des «colons» shír zi dans la diffusion de la culture irano-musulmane fut considérable (à la haute époque vers l’Afrique orientale, puis surtout vers l’Inde musulmane). Elle conserve en partie son rôle de capitale intellectuelle (université). Elle fut aussi un grand centre touristique grâce à ses jardins, à ses nombreux monuments (en majorité d’époque Zand), ses vieux quartiers, ses bazars, ses artisans et ses nomades. Alimentée en produits pétroliers par conduits depuis Gatch Saran, dans le Kh zist n, la ville possède une usine d’engrais, une industrie textile et des cimenteries. Sa population était de 416 000 habitants en 1976 (dont une minorité de Juifs et d’Arméniens); l’accroissement démographique a été de 241 p. 100 entre 1956 et 1976; sa population était estimée à 848 000 habitants en 1986.Chirâzv. d'Iran mérid., à 1 600 m d'altitude; 800 000 hab.; ch.-l. de la prov. du Fârs. Tapis réputés; soieries; orfèvrerie. Vins. Roses.— La ville fut fondée au VIIe s. par les Arabes.
Encyclopédie Universelle. 2012.